Une des très belles témoignage de l’Ultra Trail Atlas Toubkal ,Retrouvez Pierre Alain Parfond qui a participé Marathon de l’Atlas UTAT 42 km 2600 D+
Copenhague > Rabat :
Trois vols et deux escales, dont une à Amsterdam, où j’ai enfin pu réaliser mon rêve de placer un run de 10 km entre deux avions. Douche dans le Lounge, suivie de deux assiettes de risotto aux champignons.
Mission accomplie sans fausse note.
Atterrissage à Rabat à minuit en pleine tempête de sable ou chergui (alias le vent-sèche-cheveux). Intense, j’ai craint pour ma vie lors d’un drop soudain de l’aéronef et immédiatement suivi par une relance des moteurs Rolls-Royce à fond les manettes. La panique du pilote était palpable dans le toucher des commandes. L’avion gigote dans tous les sens (tangage + roulis + vent latéral à décorner un pélican) et pouf ! on atterrit plutôt bien en fin de compte avec à peine trois rebonds sur la roue gauche.
Sur le trajet en taxi, je remarque que les palmiers plient à 45° et que la route est jonchée de grosses branches. Sensation géniale d’apocalypse
Jeudi – Avant-veille de course
Matinée à Rabat : Rendez-vous chez le toubib pour obtenir le certificat médical obligatoire pour la course, quelques achats alimentaires stratégiques à emporter sur le site, un déjeuner avec quelques visages connus de Rabat, puis train de 16H pour Marrakech. Tony me récupère à la gare à 21H et on file dans un resto manger du crabe, des huîtres, des palourdes persillées avec en final un shot de pastis (technique de légionnaire pour lutter contre les intoxications alimentaires – juste au cas où). Un café, un bonjour aux visages connus de Marrakech (Thomas, Diego, Marco) un deuxième café et hop au lit sur le moelleux canapé de Tony.
V comme « vendredi » et « veille de course »
J’ai un peu de travail à faire sur mon ordi avant de me rendre sur le site. Je décide de prendre la toute dernière navette de 16h prévue par l’organisation. RDV sur le parking de l’aéroport. Tony me dépose à 15h45, mais là c’est le vide : aucune pancarte, aucun coureur, aucun bus. J’apprends que la dernière navette partait en fait à 15h, prêt à accepter une exorbitante course en taxi et sur les conseils de Tony, je passe un appel courtois à Cyril, le grand boss de L’UTAT, qui me dégote en moins de deux un minibus privé, 6 places pour moi tout seul, mon sac à dos, mes provisions, un sac de couchage prêté par Tony.
90 minutes de trajet, l’altitude se fait sentir par voie de glaciation progressive de mes frêles épaules, je me rends compte que j’avais omis le détail de ce froid sec caractéristique des plateaux montagneux. C’est pourtant la dixième fois que je me rends à « l’Ouka » comme disent ceux qui savent. On n’apprend donc jamais de nos erreurs ? J’enfile mon écharpe au moment où le taxi s’enfonce dans un nuage sombre et glacial. Nous arrivons à la station de ski de l’Oukaïmeden.
J’arrive clairement après la bataille, en plein milieu du briefing de course. Je débarque sous le grand chapiteau, mon sac sur le dos et mon écharpe autour du nez. Tout le monde est assis autour des organisateurs qui décrivent le parcours point par point en trois langues. 18 nationalités sont représentées cette année. Une concentration empreinte de crispation est visible sur les visages de tous. Je trouve tant bien que mal quelqu’un de l’organisation qui accepte de me remettre mon dossard après les heures de bureau, elle ne vérifie rien de mon matériel obligatoire (et c’est tant mieux, car je n’avais pas la moitié des prérequis) puis m’indique la direction de la tente n° 6 que je ne partagerai finalement avec personne, je n’ai jamais su pourquoi, mais les convives de la tente qui m’était assignée ne se sont jamais présentés. On dine tous ensemble, comme une grand messe pré-sacrifice, je fais mon intéressant devant ma tablée, cinq Parisiens qui ne connaissent pas le Maroc, je leur explique la vie en leur disant « vous allez voir c’est magnifique, mais c’est un peu dur, jconnais. Jconnais ». Je reprends deux fois de la soupe de légumes, du poulet, des tomates, des oignons, deux cafés et je pars me coucher en lisant à la lampe frontale (mode lumière rouge) la fin d’un roman du Commissaire Maigret. Il fait super froid, ma montre Suunto affiche : 7°c. J’enfile tout ce que j’ai emmené avec moi, y compris mon legging Icebreaker en laine salvatrice de gentil mouton mérinos et je m’enferme dans le sac de couchage tel une chenille dans sa chrysalide.
Samedi 1er octobre 2016 – Jour de COURSE
J’ai passé une bonne nuit, je me réveille pile à 4 h, soit deux heures avant le départ, timing parfait pour le petit-déj. Il fait décidément trop froid dans la tente pour se mettre en tenue, je décide de faire ça sous le chapiteau principal, lieu de congrégation du petit dej, je me place à 7 centimètres d’un radiateur électrique que j’avais repéré la veille et dont la douce chaleur m’aide à décider quoi porter de façon lucide : ce sera deux paires de chaussettes, mon nouveau sac à dos/gilet ultra léger avec deux gourdes souples à l’avant (eau d’un côté, maltodextrine de l’autre), une couverture de survie, du sparadrap, 20 dattes, 20 amandes, 2 Snickers, un gel café, puis un short mérinos, un hoodie très fin lui aussi en mérinos, un maillot de course Nike noir aux couleurs du Club de Lisbonne, un coupe-vent blanc de 120 grammes en Tyvek (matériau de l’espace). Seul hic: ce vêtement en pseudo papier me fait ressembler au spermatozoïde incarné par Woody Allen dans un de ses premiers films.
Je sens les regards jaloux autour de ma proximité au radiateur ; ce sera peut-être là ma meilleure stratégie de positionnement de la journée. Je suis très content de moi et tout à fait serein pour le départ.
J’en ai vu d’autres, je connais le terrain, je l’avais fait une fois avec Tony ya deux ans.. et soudain une petite goutte de sueur froide traverse mon front, j’ai confondu le parcours.. Celui que je maîtrise, c’est en fait le 27 km, pas le 42 km. Avec Tony on avait juste parcouru 30 km sur les 42 km et les images me reviennent : on l’avait fait difficilement, peinant à avancer, pour finalement boucler la boucle de 30 km en 8 h 30 dans une souffrance certaine, en manque d’oxygène et avec l’encombrement des bâtons que je n’ai plus jamais touchés depuis ce jour.
Allons allons, c’est presque pareil : je sais tout de même ce qui nous attend : les premiers 20 km sont faciles, les derniers 22, un cauchemar absolu. La course commence réellement à mi-chemin. Allez, pas grave ça devrait aller quand même. « Jconnais, jconnais » je me répète.
Départ à la lampe frontale pendant une bonne heure, ça monte, ça serpente, on se suit tous sur deux files, ça se double facilement, je gagne quelques places, j’en perds d’autres. Devant moi une trentaine de lueurs dans la nuit, derrière moi : une cinquantaine. Cette position me convient. La montée est douce est c’est de la piste large comme une voiture. Dès que les premières lueurs dépassent la ligne d’horizon, le soleil se lève à une vitesse folle et c’est franchement magnifique. Je vole au-dessus d’une mer de nuages.
Je me lance à bon rythme sans pour autant tout donner, sachant pertinemment ce qui m’attend au deuxième chapitre. Dans la première descente, je suis au moins à 11 km/h. Arrivé au premier ravito je lis sur ma montre: 9 km/h de moyenne, c’est génial ! 2 h 30 pour faire la moitié du parcours ! « aha ! » me dis-je.
Au 1er ravito, j’opte pour un simple remplissage de gourde, j’ai pas faim, mais je prends tout de même une banane en réserve. 3 minutes d’arrêt.
Et là c’est le début de la fameuse montagne, elle est grande cette montagne. 1300 mètres de dénivelé à gravir avant la prochaine descente. Le col à franchir se trouve à 3200 mètres d’altitude. Je décide de faire comme toujours, c’est-à-dire de me baser uniquement sur l’altimètre, inutile de penser aux kilomètres qui défilent, ni au temps qui s’écoule, c’est peine perdue. Dans ces conditions de haute montagne, un kilomètre prend 15 à 20 minutes à parcourir. Le calcul de moyenne est trop compliqué à faire de tête de toute façon. Let’s go, je décide d’être régulier comme une horloge dans ma marche, 1 2 3 4, 1 2 3 4, j’appuie mes paumes sur mes genoux à chaque pas, en guise de bâtons, je me penche légèrement vers l’avant et ça marche bien, mais rapidement ma tête commence à tourner, mes pas sont de plus en plus maladroits, ceux des autres concurrents le sont aussi. Je le vois bien. Je bute contre des pierres, je glisse, je trébuche. Tout le monde à l’air vaguement saoul. C’est sûrement le manque d’oxygène qui fait ça. Il fait heureusement grand soleil, disons que c’est toujours mieux que de la grêle (comme c’était le cas l’an passé à ce qu’il paraît). Il doit faire 20°c, dur à dire, il y a tout de même petit vent froid sec, mais traître, il fait tout le temps soif, je décide de couvrir ma nuque avec un bandana, histoire de ne pas choper une insolation, car les conditions idéales sont réunies. Le paysage est sublime, j’ai la tête qui tourne bordel.
Ça monte et ça monte, je trébuche tout le temps et ça m’énerve, je commence à pester, j’ai surtout très mal aux deux gros orteils, j’ai l’impression qu’ils sont déjà tout comprimés dans mes pompes, comme une demie baguette de pain où l’on aurait voulu cacher cinq saucisses à hot dog, c’est comme si j’avais soudainement les pieds trop grands, les ongles pas assez courts, et les questions existentielles commencent à surgir : « mais pourquoi diable a-t-on encore des ongles à ce stade de l’évolution au fait ? Ça sert à rien ! » ça m’énerve grave d’avoir des ongles, je trébuche, je me tape les orteils contre les cruels cailloux, j’ai mal. Au niveau des 3000 mètres (il en reste 200 pour passer le col) je m’arrête trois fois en 10 minutes, faut que je respire, faut que je mange un Snickers, faut que je fasse quelque chose. Je m’assieds sur un rocher pour ôter une de mes deux paires de chaussettes et donner un peu d’air à ces pieds trop grands, mais ça ne change pas grand-chose. Je fais d’habitude du 42, j’ai l’impression de faire du 45, mes groles affichent la somme de 42 ⅔ au-dessus du Made in China et c’est pas suffisant. Cinq concurrents me dépassent pendant ma pause, je leur fait vaguement signe de la tête en mâchant ma barre chocolatée, l’un d’entre eux est tout pâle il ne parle ni français ni anglais, mais il lâche dans l’atmosphère des rots dantesques, comme s’il essayait de vomir, mais rien ne semble sortir. En temps normal je trouverais ça super drôle, mais sur le moment, les sons horribles qu’il génère ne sont pas du tout rassurants. Je me remets en route et le redouble en lui demandant si ça va, il me répond juste avec un pouce en l’air, avec un semblant de sourire complètement raté.. Je ne suis pas convaincu de son diagnostic, mais bon, j’ai pas que ça à faire. « Courage ! » je lui lance, avec la même conviction qu’un soldat qui vient de sauter sur une mine dans l’enfer du Vietnam et qui essaye de se convaincre que ce n’est qu’une égratignure et qu’il va pouvoir rentrer très vite en Idaho.
Le col est juste là, c’est trop cool ! mais j’ai mis 2 h 30 pour gravir tout ça, je me dis que c’est nul à chier comme rythme pour faire 8 km. J’ai mis le même temps pour faire 20 km, je grommelle, je suis de mauvaise humeur.
Un col, c’est un courant d’air perpétuel, la surface du sol ressemble à une grosse langue recouverte de lichen, plus humide et plus lisse que ce qu’on vient de gravir. Il est évident que ce couloir sert en temps normal d’autoroute pour nuages gigantesques. Passé cet étrange portail, c’est une descente monotrace de 6 km qui s’amorce, elle a une forte teneur en grosses caillasses pointues et franchement fatigantes. Cette descente devient la définition même de l’enfer (descente aux enfers) mes orteils me font souffrir le martyre, à chaque pas un sadique invisible me frappe le dessus des ongles avec la précision diabolique d’un maillet. C’est le calvaire total, sans compter que je continue à trébucher tout le temps, j’ai tellement mal que je crie dans le vide à pleins poumons, je maudis la montagne, mes chaussures, les cailloux, moi-même pour avoir choisi ces chaussures, mais surtout ces pompes de merde que je me vois déjà en train de déchiqueter à l’aide d’un broyeur industriel ou à jeter au fond d’un lac, ficelées un parpaing bien lourd. À un moment, j’en peux tellement plus que je m’arrête net, je soulève une énorme pierre à deux mains et je la jette le plus loin possible contre un grand rocher en criant à tue-tête, MAIS PUTAIN !! Le caillou ne se brise même pas, il fait juste un POC creux et retrouve immédiatement une place parmi ses frères cailloux. Je reproduis ce schéma trois ou quatre fois. Après, ça va beaucoup mieux et je reprends le chemin, complètement déçu de constater la baisse vertigineuse de ma moyenne. Je revois ce beau 9 km/h avg que j’arborais fièrement à mi-parcours, maintenant me voilà au 31e km et la montre affiche 5.6 km/h avg. Bon tant pis pour l’objectif « moins de 7 h 30 » je vais juste essayer de finir le parcours sans passer par l’hôpital.
RAVITO/PC 2 – 32e km
Ça y est, j’arrive au point de contrôle, j’entends des voix humaines, je me demande si elles m’ont entendu crier tout à l’heure. Je revêts mon masque de bonne humeur, je lève les bras au ciel en vainqueur devant les applaudissements nourris des bénévoles, je lance des plaisanteries nazes du genre « ça y est c’est bon ? C’est fini ? Elle est où ma médaille ? » On me donne de l’eau, des fruits, je dis que j’ai vraiment trop mal aux pieds, ça va être dur de finir. Une des bénévoles est podologue, elle se propose de refaire mon laçage de chaussures, j’accepte, même si j’ai un peu honte, car elle s’agenouille devant moi pour me défaire mes lacets alors que je ne suis franchement pas présentable, je sens ma propre marinade de transpiration qui me rapp
elle vaguement l’odeur du pigeonnier de chez mon grand-père. Elle doit forcément le sentir aussi, mais elle fait semblant de rien. Quels pros ces podologues. Elle confirme que mes orteils sont vraiment trop serrés dans mes pompes et me montre une façon simple de relâcher la pression de la zone avant de la grole tout en conservant le maintien de la cheville, je me remets debout une fois l’opération faite et c’est vrai que ça va mieux ! 10 minutes de pause et je repars, méga sourire, mais sous le masque, c’est la crispation; j’ai quand même fucking mal et il reste 11 km de caillasse, tout en dénivelé.
J’entame la dernière cote : 800 M de D+ bien piquant, presque une échelle, parfois il faut s’aider de ses mains pour progresser. La montée est difficile, très belle, absolument incourable et la sensation de tournis euphorique réapparaît avec l’altitude, je commence à parler tout seul, lançant mes frustrations à haute voix, devant une assistance composée exclusivement de rochers : « de toute façon c’est pas comme si c’est possible de courir ici » leur dis-je. À un moment que je qualifierai d’épiphanie-fond du gouffre™, j’aperçois une grosse fourmi qui transporte toute seule un beau morceau de feuille verte, elle me rappelle moi, tout seul dans la montagne avec mon petit sac à dos. Je m’arrête pour la contempler un peu, elle tourne ses antennes vers moi et je jure qu’elle me dit par télépathie : « toi aussi… tu as le droit de vivre… » là je me dis que c’est vachement beau et profond ce qu’elle me dit et je suis limite en train de verser une larme. Je réalise peu après cet étrange épisode que je suis limite-limite, c’est la détresse mentale qui guette et qu’il faut vite rentrer à la zonmé. Je repère deux concurrents perchés un peu plus haut sur la façade tels des chamois suisses et je les prends en ligne de mire, bien décidé à me battre. J’en double un premier au bout de 10 minutes, puis je me souviens que j’ai un Doliprane 1G dans mon sac, je ne suis pas partisan de ce genre de dopage, mais là il y a urgence, j’ai aucune envie de ressentir le même niveau de douleur que dans la dernière descente. J’ingurgite mon doliprane à 200 mètres sous le seuil du col, estimant que l’effet se fera sentir dès les premiers mètres dans la descente et – soulagement – ça marche ! Grâce au laçage savant de Morgane (ou Violaine, bref la podologue sympa) et l’effet du paracétamol sur mes synapses, je suis en mesure de courir le plus vite possible les derniers 6 km. Je rattrape le second concurrent que j’avais en ligne de mire dans la montée, je luis dis que je ne lui ferai pas l’affront de le doubler si près du but, il me répond « Tu rigoles ? Vas-y Vas-y ! Je m’en fiche ! » J’ai quand même honte alors je reste avec lui plusieurs minutes, on discute et on s’accorde sur le fait que cette course est bien plus difficile que ce qu’on imaginait tous. Il s’appelle Mathieu, il fait beaucoup de courses de montagnes dans les Alpes et d’habitude il finit ce genre de parcours en 5h30. Je confirme que moi aussi je trouve ça beaucoup plus pénible que le Club Med et je me dégage de son emprise sympathique. « Bon allez j’y vais ! » Je file, je vois mon chrono qui affiche 7 h 14 – Yes, il est encore temps de faire moins de 7 h 30 ! Avec cette idée rassurante en tête et à la vue de l’arche d’arrivée au lointain, l’émotion prend le dessus: je verse des larmes de joie et de délivrance tout à fait bienvenues, je ne contrôle rien de toute façon. J’espère juste que personne ne m’a vu derrière mes lunettes, et après tout, je m’en fous, j’ai réussi à conquérir ces deux montagnes. Je passe la ligne et le speaker annonce : Pierre Alain Parfond, 21e place au scratch. Je me dis « Quoi quoi ? Quoi ? Mais c’est génial ! »
Je m’écroule dans l’herbe, j’avale une pomme en deux coups de dents et transvase le contenu d’une bouteille d’eau au fond de mon gosier, puis je retire et jette mes pompes de merde le plus loin possible. Mes orteils sont dans un sale état, rouge/bleu/noir, je me relève au bout de quelques minutes et j’ai du mal à marcher.
Je vais prendre la meilleure douche de l’Histoire des douches, puis je vais me faire masser les jambes par un apprenti kiné. Le chef des podologues jette un coup d’œil à mes pieds et me dit « houlala ! viens ici je vais t’arranger ça mon gaillard. » Je ne vois pas ce qu’il peut faire, je lui explique que c’est normal, mes ongles vont tomber et puis yen aura des nouveaux après. Il me regarde avec l’air de celui qui connaît des secrets que personne ne détient et m’annonce qu’il a une méthode pour ne pas perdre ses ongles. « Wahou/Ah bon ? » M’exclame-je. Il s’affaire à me percer savamment les ongles, le soulagement est immédiat, la kératine redevient toute rose, il me pose un pansement et me congédie. Après quelques heures à tourner en rond dans un léger flou, à parler de cette expérience avec d’autres concurrents et organisateurs, je décide de reprendre un taxi vers Marrakech, je regarde défiler le paysage et me sens envahi d’une joie profonde.
Temps : 7h20 minutes
Classement provisoire 21e / 91 [?]
Classement FINAL Marathon de l’Atlas: 8e sur 33
Ma trace GPS: https://youtu.be/qRQXSjhxTo8
Vidéo de présentation de la course : https://vimeo.com/142713834
Témoignage écrire par Pierre Alain Parfond
Credit photo Pierre Alain Parfond.
Credit photo Youssef Atlas.