LE MAROC, PAYS DE MONTAGNES
La montagne au Maroc, c’est la grande chaîne des Atlas et c’est le Rif, célèbres dès la plus haute Antiquité.
Et parmi ces montagnes, c’est le Haut Atlas, le Deren, la « montagne des montagnes » des Phéniciens et des grecs, connue depuis l’aube des temps anciens comme le domaine du légendaire Géant Atlas supportant le monde.
LE HAUT ATLAS
Long de plus de 700 km, comportant 10 sommets atteignant 4000 m d’altitude et plus de 400 dépassant 3000 m, le Haut Atlas est une immense barrière qui délimite le Maroc atlantique et méditerranéen du Maroc saharien ; c’est une montagne aux paysages grandioses et variés, où s’est développé une société pastorale originale qui a conservé ses traditions ancestrales, son art de l’architecture de pierre et de pisé et son sens inné de l’hospitalité.
A l’ouest, c’est le massif ancien du Haut Atlas de Marrakech aux roches primitives et aux reliefs élevés et drus. Il culmine au Toubkal, à 4167 m.
Au centre, c’est le massif calcaire du Haut Atlas d’Azilal et Ouarzazate, aux reliefs plus lourds que découpent de profondes vallées et des canyons vertigineux. On y trouve de belles et abondantes rivières, de grands lacs de barrage ainsi que de beaux peuplements de pins d’Alep et de genévriers thurifères. Il culmine au Mgoun, à 4068 m.
A l’est, c’est le massif marno-calcaire du Haut Atlas de Midlet et Imilchil, aux vastes plateaux d’altitude et que borde en versant nord la cédraie primitive. Il culmine à l’Ayyachi, à 3747 m.
L’été, c’est l’époque de la randonnée pédestre sous toutes ses formes : promenades dans les hautes vallées, à la découverte des villages berbères, des chants et des danses traditionnels ; traversées des vastes plateaux d’altitude que peuplent les pasteurs montés en grande transhumance depuis leurs marches sahariennes ou atlantiques et où on découvre parfois de beaux sites de gravures rupestres ; parcours sportifs en canyon, par le fond des vallées ou les chemins suspendus sur le flanc des falaises.
En hiver et au début du printemps, c’est la période de la haute randonnée mixte, le fameux combiné « ski-mulet » qui permet des montées confortables et de longues descentes sur une neige le plus souvent facile.
Mais le Haut Atlas, c’est aussi la pêche sportive à la truite dans les torrents d’altitude, la chasse au sanglier et au perdreau dans les garrigues de piémont, le safari-photo à la recherche du mouflon à manchettes, les sports d’eaux vives sur quelque 300 km de rivières rapides, la voile et le ski nautique sur les grands plans d’eau artificiels, le parapente et le delta-plane sur les crêtes et enfin, sur les pistes et les bons sentiers de montagne, de superbes randonnées en vélo tout-terrain.
LE MOYEN ATLAS
Long de 250 km, plus arrosé mais nettement moins élevé que le Haut Atlas, le Moyen Atlas est le domaine privilégié de la forêt et de la garrigue.
Deux massifs le composent, dont les formes et l’altitude diffèrent profondément.
A l’ouest, c’est le Causse moyen que de Khénifra et Ifrane, pays plat de moyenne altitude, aux combes encaissées dominées par la forêt de chênes, et plus haut, de cèdres. Ses hauteurs faiblement ondulées abritent quantités de petits lacs de doline. C’est la montagne de la promenade, des cures de repos, de la pêche et de la chasse. Mais c’est aussi, de fin décembre à fin février, un incomparable domaine de ski de fond dans l’immense cédraie du triangle Khénifra – Azrou – Itzer où vivent de nombreuses colonies de singes magots.
A l’est, c’est le Moyen Atlas plissé de Taza, qui bénéficie, au Bou Iblane (3172 m), d’un enneigement précoce et abondant, permettant la pratique du ski de randonnée de décembre à mai. Il culmine sur sa ride méridionale, au Bounasseur, à 3326 m.
A noter que la région de taza est riche également en grottes et gouffres remarquables, dont le célèbre Friouato.
L’ANTI ATLAS ET LE SARHRO
Immense ride pénéplanée, longue de plus de 400 km avec son prolongement oriental du Jbel Sarhro, l’Anti Atlas s’étend des plages blanches de l’Atlantique jusqu’au Tafilalet.
C’est une montagne déjà saharienne, nue et sèche, aux roches éruptives sombres, mais parsemée d’oasis verdoyantes.
Le premier culmine à l’Imgout (2530 m) et le second à l’Amalou – n – Mansour (2712 m).
Haut pays austère et poignant, c’est la montagne de la grande randonnée d’hiver et de printemps, pédestre ou équestre, dans une ambiance minérale étonnante et sous un ciel immuablement limpide.
LE SIRWA
Trait d’union entre le Haut Atlas et l’Anti Atlas, c’est un haut et très vaste volcan démantelé d’où émergent singulièrement des dykes et des culots de lave noire. La neige y fait de fugitives apparitions. Il culmine à 3305 m.
C’est le pays de la randonnée pédestre ou équestre à travers des paysages fantastiques où s’opposent un monde lapidifié et désert, et de profondes vallées ouvragées.
De belles escalades peuvent être entreprises sur les pitons de basalte qui hérissent le paysage.
LE RIF
Bordant le nord du Maroc sur quelque 200 km, l’arc du Rif surplombe la Méditerranée face à la Sierra Nevada espagnole. Dépassant rarement 2000 m d’altitude, c’est néanmoins la montagne la mieux arrosée du pays. Le cèdre y domine dans les vallonnements de ses hauteurs, le pin au creux de ses combes encaissées, le chêne-vert, la garrigue et même la bruyère le long de ses flancs nord.
Il culmine près de Kettama, aux Tiddiriyn, à 2458 m. Pays sauvage où les itinéraires de randonnée empruntent les balcons escarpés de ses rivages découpés et les hauteurs ombragées de ses belles futaies, c’est également un remarquable domaine d’exploration pour les spéléologues.